Autonomie: l’imaginaire révolutionnaire de la subsistance

Bonnes feuilles extraites de Aurélien Berlan, Terre et Liberté, la quête d’autonomie contre le fantasme de délivrance, Editions La Lenteur, 2021.

Article  à retrouver sur la revue en ligne TERRESTRE en date du 21 novembre 2021

Dans son essai Terre et liberté, Aurélien Berlan s’interroge sur ce qui, dans la conception moderne de la liberté, a contribué à nous mettre sur les rails du désastre socio-écologique actuel. Dans un premier chapitre, il montre que derrière la conception libérale de la liberté, il y a le désir d’être déchargé, délivré, de certaines activités relatives à la dimension politique et matérielle de la vie quotidienne. Et dans le deuxième chapitre, il élargit la focale de son enquête pour mettre en évidence que ce désir de délivrance, notamment dans sa dimension matérielle, s’enracine très profondément dans les imaginaires et les pratiques sociales – et qu’il est devenu hégémonique à l’âge moderne, traversant la plupart des conceptions socialistes de la liberté. Nous vous proposons le début du chapitre 3 où Aurélien Berlan analyse une autre conception de la liberté, diamétralement opposée puisqu’elle n’invite pas à se décharger des nécessités de la vie, mais à les prendre en charge nous-mêmes.

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Autonomie limaginaire revolutionnaire de la subsitance – livret

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Autonomie limaginaire revolutionnaire de la subsitance – page pat page

 

ENTRETIEN AVEC LE FRONT UNI DES IMMIGRATIONS ET DES QUARTIERS POPULAIRES DU NORD

AUTODEFENSE DES QUARTIERS POPULAIRES ET LUTTE CONTRE LES OPPRESSIONS CLASSE/RACE/SEXE

Entretien extrait du livre lutter ensemble de Juliette Rousseau aux éditions Cambourakis
Le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires est un mouvement national né en 2012 composé d’organisations locales ancrées dans différents quartiers populaires et structuré autour d’un principe d’autonomie politique des organisations membre du Front entre elles et vis-à-vis du reste du mouvement social. L’entretien qui suit a été réalisé avec deux membres du FUIQP à Lille, Said et Jessy, qui ont partagé le fonctionnement de leur collectif en lien avec les oppressions qui s’y jouent, ainsi que les réflexions qui s’élaborent collectivement dans ce contexte. Celles-ci font écho à beaucoup de questions qui traversent le reste du livre, tant sur le plan des oppressions et de la complexité qu’implique d’agir sur elles dans la pratique politique et d’organisation, que sur le lien à construire entre ce travail, en interne, et la lutte du collectif vers l’extérieur. Et sur ce point précis, ce que la pratique du FUIQP vient confirmer, c’est l’idée que l’un ne va pas sans l’autre : c’est bien le cadre de lutte et de l’action politique qui donne à la transformation de nos façons d’être collectivement face aux dominations son sens et sa force

entretien avec le front uni des immigrations et des quartiers populaires du nord – livret

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Les juifs sont encore là, dans chaque bracelet

Poèmes extrait de La résistance des bijoux, Contre les géographies coloniales, Ariella Aisha Azoulay aux éditions ROT BO KRIK
A la mort de son père, juif d’Oran naturalisé français puis israélien, Ariella Azoulay découvre dans un document que sa grand-mère portait le prénom de Aisha.

En deux récits mêlant autobiographie et théorie politique, l’autrice serpente entre les catalogues de bijoux, les photos trouvés et les collections d’objets pillés, pour déployer par fragments l’histoire de se famille et mettre en parallèle les colonialismes français en Algérie et sioniste en Palestine. Entre ces projets impériaux, elle saisit bien des continuités, à commencer par la volonté obstinée de détruire l’enchevêtrement séculaire des mondes juifs, arabes et berbères, un entrelacs qu’elle revendique pour mieux le restaurer.

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Du silence des mythes aux printemps silencieux

Texte extrait du livre l’animal et la mort de Charles Stepanoff aux Éditions La Découverte

La modernité a divisé les animaux entre ceux qui sont dignes d’être protégés et aimés et ceux qui servent de matière première à l’industrie. Comment comprendre cette étrange partition entre amour protecteur et exploitation intensive ? Parce qu’elle précède cette alternative et continue de la troubler, la chasse offre un point d’observation exceptionnel pour interroger nos rapports contradictoires au vivant en pleine crise écologique.
À partir d’une enquête immersive menée deux années durant, non loin de Paris, aux confins du Perche, de la Beauce et des Yvelines, Charles Stépanoff documente l’érosion accélérée de la biodiversité rurale, l’éthique de ceux qui tuent pour se nourrir, les îlots de résistance aux politiques de modernisation, ainsi que les combats récents opposant militants animalistes et adeptes de la chasse à courre. Explorant les cosmologies populaires anciennes et les rituels néosauvages honorant le gibier, l’anthropologue fait apparaître la figure du  » prédateur empathique  » et les rapports paradoxaux entre chasse, protection et compassion. Dans une approche comparative de grande ampleur, il convoque préhistoire, histoire, philosophie et ethnologie des peuples chasseurs et dévoile les origines sauvages de la souveraineté politique.

Du silence des myhes aux printemps silencieux – livret

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L’aliénation n’explique pas tout

Texte extrait du livre et maintenant le pouvoir, un horizon politique afroféministe, Fania Noël, aux éditions Cambourakis

 

Membre du collectif Mwasi, cofondatrice de la revue AssiégéEs, Fania Noël est une des militantes qui ont lancé le mouvement afroféministe en France dans les années 2010. Dans et maintenant le pouvoir, elle déploie le corpus théorique des féministes Noirs et aborde des thématiques telles que la famille, la misogynoir, l’intersectionnalité, le néolibéralisme ou encore l’écologie. Puisant parfois ses exemples dans la pop culture ou analysant le traitement médiatique de certain faits divers, cet essai au style offensif dont les femmes Noires sont le sujet politique est une proposition afroféministe radicale pour toutes les conditions subalternes. Une réflexion qui ne vient ni demander ni réclamer, mais qui veut notifier un projet dont l’objectif est de faire un monde nouveau, débarrassé des systèmes de domination.

 

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L’IMPUISSANCE DU GROUPE RÉVOLUTIONNAIRE ?

Texte extrait du livre mélancolie des groupes, Endnotes aux éditions La tempête
Pourquoi décide-t-on de participer aux activités d’un groupe à vocation       « politique » et, qui plus est, « révolutionnaire » ? Que celui-ci soit formel ou informel, chaque groupe fera face à des difficultés et devra surmonter des obstacles qui peuvent lui être fatals et épuiser ses adhérents. Ce texte prend au sérieux ce qui est d’habitude reléguée à l’intime et au personnel. Il dévoile le caractère systématique de certaines déchirures et tente de proposer des réflexions, par l’analyse des cas du « groupe pratique » et du « groupe théorique », sur ce qui fait la « trame » de la vie des collectifs : qu’est-ce qu’une bonne discussion ? Quel rapport l’individu entretient-il avec le collectif ? Quelle relation le groupe qui pense explicitement le dépassement du capitalisme peut-il nouer avec le phénomène du groupe spontané qui prendra en charge ce dépassement ? En croisant histoire de la gauche révolutionnaire, philosophie marxiste et psychanalyse, ce texte ouvre une discussion originale et salutaire.

 

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Le mythe eurocentré de la modernité

Texte extrait du livre pensées décoloniales, Philippe Colin et Lissell Quiroz aux éditions ZONES

4ème de couverture : 

La théorie décoloniale constitue l’un des discours phares de notre temps. Loin des imprécisions dont elle fait souvent l’objet, cet ouvrage, première synthèse française en français sur son origine latino-américaine, offre une généalogie et une cartographie d’un continent de pensée méconnu en Europe.

La conquête de l’Amérique, scène inaugurale de la modernité capitaliste, fut aussi l’acte de naissance de nouveaux rapports coloniaux de domination qui ont modelé une hiérarchie planétaire des peuples selon des critères raciaux, sexuels, épistémiques, spirituels, linguistiques et esthétiques. Or cette colonialité du pouvoir n’a pas été enterré par les décolonisations. Si l’on veut en sortir, il faut (re)connaitre les expériences vécues par celles et ceux qui ont résisté à l’imposition de ces régimes, les savoirs produits par les sujets marqués par la blessure coloniale, et tenter de discerner, dans ces fragiles « nouveaux mondes », l’horizon d’un dépassement de la colonialité.  

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Extrait d’un entretien  de Lissell Quiroz réalisé par Hors Série

« Riprendiamoci la vita » – « Reprenons nos vies en main »

Extrait de Silvia Federici, Réenchanter le monde, le féminisme et la politique des communs, Editions Entremonde, 2022

Silvia Federici présente une critique de la politique des communs dans une perspective féministe. De son vécu au Nigeria et de ses rencontres avec des militantes d’Amérique latine et du monde entier, Federici révèle les luttes quotidiennes des femmes contre la spoliation de leur terre, de leur logement et nourriture. De ses recherches historiques, elle compare les enclosures, qui ont permis la naissance du capitalisme par la destruction des communs et la prolétarisation des populations rurales, aux « nouvelles enclosures » au coeur de la phase actuelle d’accumulation capitaliste mondiale. Cet ouvrage soutient que les luttes autour de la reproduction sociale sont cruciales autant pour notre survie économique que pour la construction d’un monde libéré des hiérarchies et des divisions que le capital a implantées dans le corps du prolétariat international.

Federici consi­dère que les com­muns ne doi­vent pas être com­pris comme des îlots de par­tage dans un océan de rela­tions d’exploi­ta­tion, mais plutôt comme des espa­ces auto­no­mes à partir des­quels défier l’orga­ni­sa­tion capi­ta­liste de la vie et du tra­vail.

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Construire des Bases rouges dans le territoire

Texte publié sur le site groseille le 3 janvier 2019
Ce texte très intéressant, écrit par des camarades Barcelonais, restitue l’expérience des « syndicats de quartier » ou « bases rouges » (plutôt issues l’héritage de l’autonomie. Ces bases, qui rassemblent des habitants du quartier autour de problèmes communs, semblent avoir une véritable implantation dans la ville (plus de 20 syndicats de quartier sur Barcelone), souvent en lien avec les comités de défense de la République (CDR, plus de 300 sur le territoire catalan, plutôt versant gauche radicale indépendantiste, très portée sur les questions de démocratie directe et « sociale »). L’esquisse d’une stratégie de lutte qui pourrait être : construire des bases sur le territoire, pour faire tenir les luttes, dans le temps et dans les cœurs.

 

 

La rue n’est à personne. On va voir qui la prendra.

Ramon J. Sender, Sept dimanches rouges.

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