« J’ai entrepris cet inventaire de la condition du colonisé d’abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes. Ce que j’avais décrit était le lot d’une multitude d’hommes à travers le monde.» (4ème de couverture).
Texte extrait du chapitre II du livre Portrait du colonisateur écrit par Albert MEMMI et publié pour la premiere fois en 1957.
Dans cet extrait, Albert Memmi livre un portrait sans concessions du colonisateur de gauche qui refuse d’admettre la contradiction dans laquelle il baigne en tant que colon. Porteur plus ou moins malgré de lui d’une domination qui ne peut se résoudre autrement que par son départ des terres occupées ou son intégration volontaire au peuple opprimé, ce portrait demeure particulièrement d’actualité au regard des positions de la majorité des partis de gauche qui, au nom du progressisme, véhiculent un paternalisme raciste.
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Le nationalisme et la gauche
Nous touchons là à l’un des chapitres les plus curieux de l’histoire de la gauche contemporaine (si on avait osé l’écrire) et qu’on pourrait intituler le nationalisme et la gauche. L’attitude politique de l’homme de gauche à l’égard du problème colonial en serait un paragraphe; les relations humaines vécues par le colonisateur de gauche, la manière dont il refuse et vit la colonisation en formerait un autre.
Il existe un incontestable malaise de la gauche européenne en face du nationalisme. Le socialisme déja, de vocation s’est voulu, depuis si longtemps internationaliste que cette tradition a semblé definitivement liée à sa doctrine, faire partie de ses principes fondamentaux. Chez les hommes de gauche de ma génération, le mot de nationaliste provoque encore une réaction de méfiance sinon d’hostilite. Lorsque I’U.R.S.S. « patrie internationale» du socialisme, se posa en nation – pour des raisons qu’il serait long d’examiner ici – ses raisons ne parurent guère convaincantes à beaucoup de ses admirateurs les plus dévoués. Dernièrement, on s’en souvient, les gouvernements des peuples menacés par le nazisme ont fait appel, après une brève hésitation, aux ripostes nationales, un peu oubliées. Cette fois. les partis ouvriers, préparés par l’exemple russe, le danger étant imminent, ayant découvert que le sentiment national restait puissant parmi leurs troupes, ont répondu et collaboré à cet appel. Le parti communiste français l’a même repris à son compte et s’est revendiqué comme « parti national » réhabilitant le drapeau tricolore et la Marseillaise. Et c’est encore cette tactique ou ce renouveau qui a prévalu après la guerre, contre l’investissement de ces vieilles nations par la jeune Amérique. Au lieu de se battre au nom de l’idéologie socialiste contre un danger capitaliste, les partis communistes, et une grande partie de la gauche, ont préféré opposer une entité nationale à une autre entité nationale, assimilant assez fâcheusement Américains et capitalistes. De tout cela, il a résulté une gêne certaine dans l’attitude socialiste à l’égard du nationalisme, un flottement dans l’idéologie des partis ouvriers. La réserve des journalistes et des essayistes de gauche devant ce problème est, à cet égard, fort significative. Ils l’envisagent le moins possible; ils n’osent ni le condamner ni l’approuver; ils ne savent comment ni s’ils veulent l’intégrer, le faire passer dans leur compréhension de l’avenir historique. En un mot, la gauche actuelle est dépaysée devant le nationalisme.
Or, pour de multiples causes, historiques, sociologiques et psychologiques, la lutte des colonisés pour leur libération a pris une physionomie nationale et nationaliste accusée. Si la gauche européenne ne peut qu’approuver, encourager et soutenir cette lutte, comme tout espoir de liberté, elle éprouve une hésitation très profonde, une inquiétude réelle devant la forme nationaliste de ces tentatives de libération. Il y a plus : le renouveau nationaliste des partis ouvriers est surtout une forme pour un même contenu socialiste. Tout se passe comme si la libération sociale, qui reste le but ultime, faisait un avatar à forme nationale plus ou moins durable; simplement les Internationales avaient enterré trop tôt les nations. Or l’homme de gauche n’aperçoit pas toujours avec une évidence suffisante le contenu social prochain de la lutte des colonisés nationalistes. En bref, l’homme de gauche ne retrouve dans la lutte du colonisé, qu’il soutient a priori, ni les moyens traditionnels ni les buts derniers de cette gauche dont il fait partie. Et bien entendu, cette inquiétude, ce dépaysement sont singulièrement aggravés chez le colonisateur de gauche, c’est-à-dire l’homme de gauche qui vit en colonie et fait ménage quotidien avec ce nationalisme.
Prenons un exemple parmi les moyens utilisés dans cette lutte : le terrorisme. On sait que la tradition de gauche condamne le terrorisme et l’assassinat politique. Lorsque les colonisés en vinrent à les employer, l’embarras du colonisateur de gauche fut très grave. Il s’efforce de les détacher de l’action volontaire du colonisé, d’en faire un épiphénomène de sa lutte : ce sont, assure-t-il, des explosions spontanées de masses trop longtemps opprimées, instables, douteux, difficilement controlables par la tête du mouvement. Bien rares furent ceux, même en Europe, qui aperçurent et admirent, osèrent dire que l’ecrasement du colonisé était tel, telle était la disproportion des forces, qu’il en était venu, moralement a tort ou à raison, à utiliser volontairement ces moyens. Le colonisateur de gauche avait beau faire des efforts, certains actes lui parurent incomprenensibles, scandaleux et politiquement absurdes; par exemple la mort d’enfants ou d’étrangers à la lutte, ou même de colonisés qui, sans s’opposer au fond, désapprouvaient tel détail de l’entreprise. Au début, il fut tellement troublé qu’il ne trouvait pas mieux que de nier de tels actes; ils ne pouvaient trouver aucune place, en effet, dans sa perspective du problème. Que ce soit la cruauté de l’oppression qui explique l’aveuglement de la réaction lui parut à peine un argument : il ne peut approuver chez le colonisé ce qu’il combat dans la colonisation, ce pourquoi précisément il condamne la colonisation.
Puis, après avoir soupçonné à chaque fois la nouvelle d’être fausse, il dit, en désespoir de cause, que de tels agissements sont des erreurs, c’est-à-dire qu’ils ne devraient pas faire partie de l’essence du mouvement. Les chefs certainement les désapprouvent, affirme-t-il courageusement. Un journaliste qui a toujours soutenu la cause des colonisés, las d’attendre des condamnations qui ne venaient pas, finit un jour par mettre publiquement en demeure certains chefs de prendre position contre les attentats. Bien entendu. il ne reçut aucune réponse; il n’eut pas la naïveté supplémentaire d’insister.
Devant ce silence, que restait-il à faire? A interpreter. Il se mit à s’expliquer le phénomène, à l’expliquer aux autres, au mieux de son malaise : mais jamais, notons- le, à le justifier. Les chefs, ajoute-t-il maintenant, ne peuvent pas parler, ils ne parleront pas, mais ils n’en pensent pas moins. Il aurait accepté avec soulagement, avec joie, le moindre signe d’intelligence. Et comme ces signes ne peuvent pas venir, il se trouve placé devant une alternative redoutable; ou, assimilant la situation coloniale à n’importe quelle autre, il doit lui appliquer les mêmes schèmes, la juger et juger le colonisé suivant ses valeurs traditionnelles, ou considérer la conjoncture coloniale comme originale et renoncer à ses habitudes de pensée politique, à ses valeurs, c’est-à-dire précisément à ce qui l’a poussé à prendre parti. En somme, ou il ne reconnaît pas le colonisé, ou il ne se reconnaît plus. Cependant, ne pouvant se résoudre à choisir une de ces voies, il reste au carrefour et s’élève dans les airs : il prête aux uns et aux autres des arrière-pensées à sa convenance, reconstruit un colonisé suivant ses voeux; bref il se met à fabuler.
Il n’est pas moins troublé sur l’avenir de cette libération, du moins sur son avenir prochain. Il est fréquent que la future nation, qui se devine, s’affirme déjà par-delà la lutte, se veut religieuse par exemple ou ne révèle aucun souci de la liberté. Là encore il n’y a d’autre issue que de lui supposer une pensée cachée, plus hardie et plus généreuse : dans le fond de leur cœur, tous les combattants lucides et responsables sont autre chose que des théocrates, ont le goût et la vénération de la liberté. C’est la conjoncture qui leur impose de déguiser leurs vrais sentiments; la foi étant trop vive encore chez les masses colonisées, ils doivent en tenir Compte. Ils ne manifestent pas de préoccupations démocratiques ? Obligés d’accepter tous les concours, ils évitent ainsi de heurter les possédants, bourgeois et féodaux.
Cependant les faits indociles ne viennent presque jamais se ranger à la place que leur assignent ses hypothèses; et le malaise du colonisateur de gauche reste vivace, toujours renaissant. Les chefs colonisés ne peuvent pas fronder les sentiments religieux de leurs troupes, il l’a admis, mais de là à s’en servir! Ces proclamations au nom de Dieu, le concept de guerre sainte, par exemple, le dépayse, l’effraye. Est-ce vraiment pure tactique? Comment ne pas constater que la plupart des nations ex-colonisées s’empressent, aussitôt libres, d’inscrire la religion dans leur constitution ? Que leurs polices, leurs juridictions naissantes ne ressemblent guère aux prémisses de la liberté et de la démocratie que le colonisateur de gauche attendait ?
Alors, tremblant au fond de lui-même de se tromper une fois de plus, il reculera encore d’un pas, il fera un pari, sur un avenir un peu plus lointain: plus tard, assurément, il surgira du sein de ces peuples des guides qui exprimeront leurs besoins non mystifiés, qui défendront leurs véritables intérêts, en accord avec les impératifs moraux (et socialistes) de l’histoire. Il était inévitable que seuls les bourgeois et les féodaux, qui ont pu faire quelques études, fournissent des cadres et impriment cette allure au mouvement. Plus tard les colonisés se débarrasseront de la xénophobie et des tentations racistes, que le colonisateur de gauche discerne non sans inquiétude. Réaction inévitable au racisme et à la xénophobie du colonisateur; il faut attendre que disparaissent le colonialisme et les plaies qu’il a laissées dans la chair des colonisés. Plus tard, ils se débarrasseront de l’obscurantisme religieux.
Mais en attendant, sur le sens du combat immediat, le colonisateur de gauche ne peut que rester divisé. Être de gauche, pour lui, ne signifie pas seulement accepter et aider la libération nationale des peuples, mais aussi la démocratie politique et la liberté, la démocratie économique et la justice, le refus de la xénophobie raciste et l’universalité, le progrès matériel et spirituel. Et si toute gauche véritable doit souhaiter et aider la promotion nationale des peuples, c’est aussi, pour ne pas dire surtout, parce que cette promotion signifie tout cela. Si le colonisateur de gauche refuse la colonisation et se refuse comme colonisateur, c’est au nom de cet idéal. Or il découvre qu’il n’y a pas de liaison entre la libération des colonisés et l’application d’un programme de gauche. Mieux encore, quil aide peut-être à la naissance d’un ordre social où il n’y a pas de place pour un homme de gauche en tant que tel, du moins dans un avenir prochain. II arrive même que pour des raisons diverses – pour se ménager la sympathie de puissances réactionnaires, pour réaliser une union nationale ou par conviction – les mouvements de libération bannissent dès maintenant l’idéologie de la gauche et refusent systématiquement son aide, la mettant ainsi dans un insupportable embarras, la condamnant à la stérilité. Alors, en tant que militant de gauche, le colonisateur se trouve même pratiquement exclu du mouvement de libération coloniale.
L’impossibilité du colonisateur de gauche
Serré d’un peu près, le rôle du colonisateur de gauche s’effrite. Il y a, je le crois, des situations historiques impossibles, celle-là en est une. Sa vie actuelle en colonie est finalement inacceptable par l’idéologie du colonisateur de gauche, et si cette idéologie triomphait elle mettrait en question son existence même. La conséquence rigoureuse de cette prise de conscience serait d’abandonner ce rôle.
Il peut essayer, bien entendu, de composer et toute sa vie sera une longue suite d’accommodements. Les colonisés au milieu desquels il vit ne sont donc pas les siens et ne le seront pas. Tout bien pesé, il ne peut s’identifier à eux et ils ne peuvent l’accepter. « Je suis plus à l’aise avec des Européens colonialistes, m’a avoué un colonisateur de gauche au-delà de tout soupçon, qu’avec n’importe lequel des colonisés. » Il n’envisage pas, s’il l’a jamais envisagé, une telle assimilation ; il manque d’ailleurs de l’imagination nécessaire à une telle révolution. Lorsqu’il lui arrive de rêver à un demain, un état social tout neuf où le colonisé cesserait d’être un colonisé, il n’envisage guère, en revanche, une transformation profonde de sa propre situation et de sa propre personnalité. Dans cet état nouveau, plus harmonieux, il continuera d’être ce qu’il est, avec sa langue préservée et ses traditions culturelles dominantes. Par une contradiction affective qu’il ne voit pas en lui-même ou refuse de voir, il espère continuer à être Européen de droit divin dans un pays qui ne serait plus la chose de l’Europe; mais cette fois du droit divin de l’amour et de la confiance retrouvée. Il ne serait plus protégé et imposé par son armée mais par la fraternité des peuples. Juridiquement, à peine quelques petits changements administratifs, dont il ne devine pas le goût vécu et les conséquences. Sans en avoir une idée législative claire, il espère vaguement faire partie de la future jeune nation mais il se réserve fermement le droit de rester un citoyen de son pays d’origine. Enfin, il accepte que tout change, appelle de ses veux la fin de la colonisation, mais se refuse à envisager que cette révolution puisse entrainer un bouleversement de sa situation et de son être. Car c’est trop demander à l’imagination que d’imaginer sa propre fin, même si c’est pour renaître autre; surtout si, comme le colonisateur, on n’apprécie guère cette renaissance.
On comprend maintenant un des traits les plus décevants du colonisateur de gauche : son inefficacité politique. Elle est d’abord en lui. Elle découle du caractère particulier de son insertion dans la conjonction coloniale. Sa revendication, comparée à celle du colonisé, ou même à celle du colonisateur de droite, est aérienne. Où a-t-on vu d’ailleurs une revendication politique sérieuse – qui ne soit pas une mystification ou une fantaisie qui ne repose sur de solides répondants concrets, que ce soit la masse ou la puissance, l’argent ou la force ? Le colonisateur de droite est cohérent quand il exige le statu quo colonial, ou même quand il réclame cyniquement encore plus de privilèges, encore plus de droits: il défend ses intérêts et son mode de vie, il peut mettre en euvre des forces énormes pour appuyer ses exigences. L’espoir et la volonté du colonisé ne sont pas moins évidents et fondés sur des forces latentes, mal réveillées à elles-mêmnes, mais susceptibles de développements étonnants. Le colonisateur de gauche se refuse à faire partie du groupement de ses compatriotes; en même temps il lui est impossible de faire coincider son destin avec celui du colonisé. Qui est-il politiquement? De qui est-il l’expression, sinon de lui-même, c’est-à-dire d’une force négligeable dans la confrontation ?
Sa volonté politique souffrira d’une faille profonde, celle de sa propre contradiction. Sil essaye de fonder un groupement politique, il n’y intéressera jamais que ses pareils, colonisateurs de gauche déjà ou autres transfuges, ni colonisateurs ni colonisés, eux-mêmes en porte-à-faux. Il ne réussira jamais à attirer la foule des colonisateurs, dont il il heurte trop les intérêts et les sentiments; ni les colonisés, car son groupeme n’en est ni issu ni porté, comme doivent l’être les partis de profonde expression populaire. Qu’il n’essaye pas de prendre quelque initiative, de déclencher une grève, par exemple ; il vérifierait aussitôt son absolue impuissance, son extériorite. Se soumettrait-il à offrir inconditionnellemnent son aide, il ne serait pas assuré pour cela d’avoir prise sur les événements ; elle est le plus souvent refusée et toujours tenue pour négligeable. Au surplus, cet air de gratuité ne fait que mieux souligner son impuissance politique.
Ce hiatus entre son action et celle du colonisé aura des conséquences imprévisibles et le plus souvent insurmontables. Malgré ses efforts pour rejoindre le réel politique de la colonie, il sera constamment déphasé dans son langage comme dans ses manifestations. Tantôt il hésitera ou refusera telle revendication du colonisé, dont il ne comprendra pas d’emblée la signification, ce qui semblera confirmer sa tiédeur. Tantôt, voulant rivaliser avec les nationalistes les moins réalistes, il se livrera à une démagogie verbale, dont les outrances mêmes augmenteront la méfiance du colonisé. Il proposera des explications ténêbreuses et machiavêliques des actes du colonisateur là où le simple jeu de la mécanique colonisatrice aurait suffi. Ou, à l’étonnement agacé du colonisé, il excusera bruyamment ce que ce dernier condamne en lui-même. En somme, refusant le mal, le colonisateur de bonne volonté ne peut jamais atteindre au bien, car le seul choix qui lui soit permis n’est pas entre le bien et le mal, il est entre le mal et le malaise.
Il ne peut manquer enfin de s’interroger sur la portée de ses efforts et de sa voix. Ses accès de fureur verbale ne suscitent que la haine de ses compatriotes et laissent le colonisé indifférent. Le colonisateur de gauche ne détenant pas le pouvoir, ses affirmations et ses promesses n’ont aucune influence sur la vie du colonisé. Il ne peut d’autre part dialoguer avec le colonisé, lui poser des questions ou demander des assurances. II fait partie des oppresseurs et à peine fait-il un geste équivoque, s’oublie-t-il à faire la moindre réserve – et il croit pouvoir se permettre la franchise qu’autorise la bienveillance – le voilà aussitôt suspect. Il admet, par ailleurs, qu’il ne doit pas gêner par des doutes, des interrogations publiques, le colonisé en lutte. Bref, tout lui administre la preuve de son dépaysement, de sa solitude et de son inefficacité. Il découvrira lentement qu’il ne lui reste plus qu’à se taire. Déjà il était obligé de couper ses déclarations de silences suffisants pour ne pas indisposer gravement les autorités de la colonie et être obligé de quitter le pays. Faut-il avouer que ce silence, auquel il s’habitue assez bien, ne lui sera pas un tel déchirement? Qu’il faisait, au contraire, effort pour lutter au nom d’une justice abstraite pour des intérêts qui ne sont pas les siens ? Souvent même exclusifs des siens ?
S’il ne peut supporter ce silence et faire de sa vie un perpétuel compromis, s’il est parmi les meilleurs, il peut finir aussi par quitter la colonie et ses privilèges. Et si son éthique politique lui interdit ce qu’elle considère quelque fois comme un abandon, il fera tant, il frondera les autorités, jusqu’à ce qu’il soit «remis à la disposition de la métropole» suivant le pudique jargon administratif. Cessant d’être un colonisateur, il mettra fin à sa contradiction et a son malaise.